Le Mémoire du juge Courtin
Transcribed and Translated from Pierre Pluchon’s published transcript in Vaudou, sorciers, empoisonneurs: de Saint-Domingue a Haiti. Paris: Karthala, 1987.

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On a longtemps attribué au climat de Saint-Domingue et aux dispositions scorbutiques, dont on a crue qu’il était la cause ou l’occasion, toutes les maladies lentes qui ont fait périr une foule de Blancs et de Négres. On a pareillement méprisé très longtemps toutes les superstitions des Négres, leurs garde-corps, leurs fètiches et le reste,

We have long attributed the scurbic dispositions of the island to the climate of Saint-Domingue, so we believed that they were the cause or reason of all of these chronic illnesses that have killed a whole host of white and black inhabitants. We have equally long disregarded all of the superstitions of the blacks, their body-guards, their fetishes, and the rest,

 

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que les Blanc ont regardé comme une suite de leur idolâtrie, et de l’aveuglement auquel ils sont livrés. Les découvertes, qui ont été faites depuis environ un an, prouvaient avec la dernière evidence que les poison lents sont la raie cause de presque toutes les maladies de langeur qui attaquent les Blancs et les Nègres, et qui sont presque incurables. Et par le procès, qui a été fait au commencement de cette année à François Macandal et ses complices, il est prouvé que tous les Nègres, dans leurs pratiques superstititeuses, passent successivement à tous les crimes, dont la progression est si bien expliquée dans l’édit du mois de juillet 1682, et que, par consequent, loin de voir avec indifference leurs prétendues superstitions, on ne doit rien négliger pour en arrêter le cours.

that the whites regard as a result of their idolatry and the blindness to which they are given over. Discoveries, that were made around a year ago, proved finally that the slow poisons* are the real cause of almost all the chronic deaths attacking the Whites and Blacks, and these are nearly uncurable. At the trial against François Macandal and his accomplices that began at the beginning of the year, it was proven that all of the blacks, in their superstitious practices, pass successively [,] to all [,] the crimes, the progression of which is so well explained in the edict of the month of July 1682, and that, consequently, far from viewing their alleged superstitions with indifference, we must stop at nothing to stop this in its tracks.

*Perhaps this could mean either/or to refer to a slow-acting poison or a gradual poisoning through repeated exposure.

Presque tous les Nègres ont des garde-corps, tels que bout de coton, qu’un sorcier leur vend bien cher, ou d’autres bagatelles qui, par elles-mêmes, sont indifférentes, mai qui sont dangereuses en ce que c’est un premier pas vers la profanation, le sacrilègre, les empoisonnements. La seconde espéce de garde-corps, qu’ils regardant entre eux comme pratique magique, don’t ils se cachent avec grand soin, est un paquet prepare mystérieusement avec les os de cimetière, des clous et des racines pilées. Il faut être très grand sorcier pour lui donner la vertu de se mouvoir dans le chapeau renversésur la tête, et il paraît que le seul François Macandal ou tout au plus deux ou trois de ses élèves favoris ont eu ce privilege, du moins les Nègres que nous avons jugés nous l’ont ainsi déclaré, et ils parlaient sans affectation. Deux d’entre eux, nommés Jolicœur et L’Éveillé, sont convenus qu’ils ont essayé d’en

Almost all the Negroes have garde-corps, [protective objects worn or carried on the person] such as a piece of cotton, which a sorcerer sells them at a high price, or other trifles which, in themselves, are indifferent, [but] which may be dangerous in that it is a first step towards profanation, sacrilege, and poisonings. The second kind of garde-corps, which they regard among themselves as a magical practice, which they hide with great care, is a packet mysteriously prepared with cemetery bones, nails and crushed roots. One has to be a very powerful sorcerer to get it to move itself in an inverted hat on the head, and it seems that only François Macandal or at most two or three of his favorite students had this privilege, at least the Negroes we judged stated so, and they spoke without affectation. Two of them, named Jolicœur and L’Éveillé, agreed that they tried to  

 

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faire, mais qu’ils n’avaient pas réussi à les faire mouvoir sur la tête, comme ceux de François Macandal, et qu’ils les avaient jetés à la mer. Tous conviennent que ceux de François Macandal se remuent sur leur tête lorsqu’ils leur parlent ; quelques uns dissent qu’ils crient conmme de petits poulent ; Ce dernier fait n’est pas bien avéré ; mais la composition de ce paquet, qui s’appelle Gri en langue mennade, et que nous appelons au Cap, Macandal, est par lui-même une profanation sacrilege, par l’abus des choses saintes don’t ils se servent et l’usage seul e nest criminal. Voici comment il est compose.

but they didn’t succeed in making their bodyguards move on the head like François Makandal’s did, and so they threw them in the sea. All agree that the fetishes of François Macandal wriggled on their heads when they speak to them; some even said that the fetishes cried liked chicks. This last feat isn’t well-proven; but the composition of this packet, that they call Gri in the Mendé language, and that we call Macandal in Cap, are in and of themselves a sacrilegious profanation because they defile holy things by putting them to criminal uses. Here is how you make one.

Celui qui le compose est d’abord reconnu pour un sorcier du premier ordre. Il prent des os de cimetière, et préfeère ceux des enfants baptisés ; il y joint quelques clous, des raciness pilées de bananier, de figuier maudit, etc., de l’eau bénite, de l’encens bénit et du pain béni. Il ficelle le tout à plusieurs tours de ficelle, et forme un paquet de la grosseur de deux pouces jusqu’a1 quatre, de la figure, à peu près, d’un cervelas. Il ne le nourrit point, c’est-à-dire qu’il le vend ainsi ficelé ; en le vendant, il lui donne un nom tel qu’il veut, et celui qui le reçoit est connu sous ce nom parmi les initiés, ce sont ceux qui ont des Macandal. Ceux auxquels il donnait le nom de Charlot étaient du premier ordre. Le corcier, qui le compose, dit quelques paroles pandant son operation. François Macandal, pendant son interrogatoire au Conseil, a déclaré ces paroles qui ont paru tenir de l’idiome turc, et où le mot alla, alla, étatit plusieurs fois répété, et lorsqu’il parlait en français (sic), il a dit qu’il invoquait Dieu et le Seigneur Jésus-Christ. On va voir comment on doit apprécier cette invocation. Mercure et Brigitte, femme de François, qui on convenu de savoir faire des Macandals qui remuent sur la tête, ont indiqué les mêmes operations, ont dit que les paroles magiques étaient “bon dieu conné qui ça moi faire, bon dieu baïe yeux ça qui yeux demandé vous”. Ce bon dieu est sans contredit Charlot ou le Diable, c’est ce qui n’est plus equivoque, ainsi qu’on le verra par la suite. Le sorcier compositeur ne fait qu’envelopper les 

The one who composes it is first of all recognized as a sorcerer of the first order. He takes bones from the cemetery, preferably those of baptized children; they add some nails, some crushed banana tree roots, [and] from a cursed fig tree* etc., some holy water, blessed incense, and the blessed host. They bind all of this many times around with a string to form a packet about the size between two to four thumbs, of the shape, more or less, of a sausage. They do not feed it, that is to say that they then sell those that are well crafted, and the buyer gives to it the name that he chooses and this is the name he receives from the initiates who carry Macandal. Those he names Charlot** are of the first order. The sorcerer who makes them says a few words during the operation. During his interrogation at the Counsel, Fraçcois Macandal stated these words, which seemed to be in the Turkish tradition, and in which the word Alla, Alla, was several times repeated, when he was speaking in French, he said he invoked God and the Lord Jesus Christ. We are going to see how we should study this invocation. Mercury and Brigitte, Fraçcois’s wife, who was said to know how to make macandals that move on the head, indicated the same steps, they said the magical words were “Bondye” [supreme Vodou lwa, or Jehovah], knows who taught me how to do this, Jehovanh bless these that ask this of you. This supreme god (Bondye) is without doubt Charlot or the Devil, there can be no equivocation, as the following will make clear. The sorcerer composer only envelops the 

*a cursed fig tree is a reference to the book of Matthew (Matthew 21:18-22), in which Jesus curses a fig tree so that it never bears fruit again. 

**Charlot is a name corresponding to different sizes of amulets. BWA KAY “IL-MENT.” “BWA KAY ‘IL-MENT’: The Origin of Macandal.” Accessed November 26, 2020. https://bwakayiman.blogspot.com/2018/11/the-origin-of-macandal.html.

 

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clous, les os et les herbes dans un haillon avec de la boue, de l’eau bénite, du cierge béni et de l’encens béni ; en disant les paroles magiques, il ficelle bient le tout à plusieurs tours, le met (à) tremper dans l’eau bènite. Là se termine son operation. 

nails, the bones and the herbs in a cloth with mud and holy water, a blessed candle, and blessed incense; in saying these magical words, he tightly ties the entire thing several times around and douses it in holy water. There his operation is finished. 

En livrant le Macandal, on défend à celui qui le reçoit d’user de viande fraiche, excepté de la volaille, de boire du vin et de manger des pois, et on le menace, s’il contrevient à cette défense, de le faire mourir ; et ils en sont si persuades que la Négresse Marianne, qui était le chef des empoisonneurs du Cap, faisait goûter sa soupe à une Négresse voisine, le temps qu’elle a été la cuisinère de son maître. Cependant, Brigitte a dit que l’usage du vin fait perdre la vertu au Macandal, mais que pour la lui render, il faut se frotter les mains avec du fran bazin et le laver avec de l’eau bénite. Celui qui a récu le Macandal lui fait homage à son tour ; il commence par lui donner à manger et le nourrir, et pour cela il le trempe dans l’eau bènite  ; ensuite, il écrase des œufs avec leur coque, brouille le tout dans de l’eau benite, de l’encens béni et du noir de marmite qu’ils appellant graton de chaudiére ; ils frottent ensuite le Macandal de suif, et le barbouille de leur composition, ce qui le rend tout noir et ordinairement parsemé de petits morceaux de coque d’œeufs qui restent dans l’enduit. 

On delivering the Macandal, the person who receives it is not allowed to eat fresh meat except poultry, to drink wine and eat peas, and he is threatened, if he violates this interdiction, with death; and they are so convinced that the Negress Marianne, who was the chief of all the poisoners of Cap Français, asked a neighboring Negress to taste the soup, when she was her master’s cook. Nevertheless, Brigitte said that the use of wine makes the Makandal less powerful, but that to restore it, you have to rub your hands with fran bazin* and wash it with holy water. The one who received the Macandal honors it in turn. He begins by giving it some food to eat and to nourish it, and to do this he douses it with holy water. Then he smashes eggs in their shells, he scrambles them in holy water and incense and the black of the kettle that they call the graton de chaudière.** Afterwards, they rub the Macandal with tallow [animal fat?] and smears it on the whole thing, making it all black and usually sprinkled with small pieces of eggshell that remain in the coating.

* fran bazin or Basilic fombazin (Ocimum campechianum) is a medicinal plant used for many forms of illness. Robert A. DeFilipps, Shjirley L. Maina, and Juliette Crepin.  Medicinal Plants of the Guianas (Guyana, Surinam, French Guiana). Department of Botany, National Museum of Natural History, Smithsonian, 2004.

**“A Cajun French-English Glossary.” Accessed November 23, 2020. https://www.lsu.edu/hss/french/undergraduate_program/cajun_french/cajun_french_english_glossary.php. From “gratin (n.m.) in cooked foods, the crust formed by browning in contact with the pot or cooking container.  Le gratin dans la chaudière à riz est la meilleure partie. (The crust in the rice pot is the best part.).”

On le lie fortement avec une corde, qui est un fil à voile, ou une corde de laine torse, sur la cuisse. Cette dernière signature est pour porter malheur à quelqu’un. C’est en liant le Macandal qu’on lui demande la grâce qu’on attend de lui, qui est de render fort dans les combats, de faire gagner au jeu, d’être aimé des Négresses, de n’être pas battu par son maître pour marronage ou autrement, de le render aveugle sur les plus grands dêsordres et, pour se server de leur expression, de render son cœur mon comme l’eau. On lie les Macandals autour des pieds du lit où couche le maître, ou de la table sur laquelle il travaille. Si c’est pour porter malheur, on le lie avec une corde de laine torse sur la cuisse, et on profère, en la liant autour du Macandal, toutes les imprecations et tout le mal qu’on veut qu’il arrive à celui 

They are tied tightly with a cord, which is a thread of a sail or a cord of twisted wool, [put?] on the thigh. This last signature is to bring someone bad luck / misfortune. It is in tying the Macandal that we ask it for the grace we wait for from him, that it strengthens in battle, to win in games, to be loved by the Négresses (black women), and not be beaten by the master for marroonage or other things, to blind the masters with greatest of confusion, and to use their expression, to render their hearts soft like water.*  They tie the Macandals around the feet of the bed where the master sleeps or the table where he works. If it’s to bring misfortune, it is tied with a corde of twisted wool on the thigh, and one proclaims, in tying the Macandal on, all the maledictions and all the bad they want to come to he

* This phrase could be a reference to Proverbs 21:1. “Le Coeur du roi est un courant d’eau dans la main de l’Eternel; il l’incline partout où il veut.” (The King’s heart is a stream of water in the hands of the Eternel; he guides it wherever he pleases.)

 

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qui en est l’objet, et on serre et on ferme le mal, dissent les Nègres, dans les liens et dans les nœuds du Macandal. Un d’eux, nommé L’Éveillé, a dit qu’il faut attendre pour faire l’opération pour le malefice, qu’il soit minuit, et se mettre tout nu ; c’est ce que les autres ont confirmé. Quand tout cela est fait, on met le Macandal chargé d’imprécations sous une grosse pierre, et il est indubitable que cela porte malheur à celui à qui on veut. Cependant, ils ne croient pas que cela lui donne la mort, ou puisse lui faire garder le lit, mais cela le fait hair, le fait tailler,* et lui procure toutes sortes de dommages. Mais pour lui nuire dans son corps, il faut, suivant leur expression, s’approcher de lui, c’est-à-dire lui faire prendre du ouanga ou poison, e qui est synonyme parmi ceux que nous avons interrogés. Toute les fois qu’on demande une grâce à un Macandal, soit en bien pour soi, ou en mal pour les autres, il faut le nourrir comme on l’a dit, le frotter de suif et le rest ; mais pour conserver sa bienveillance et le tenir toujours prêt à render service, il faut lui donner à manger ; c’est-à-dire que, lorsque le Nègre fait son repas, il met une petite part à côté de son Macandal, qui en fait son profit. On se sert encore du Macandal en le consultant, ou même comme un simple jeu, en le faisant remuer et danser dans le chapeau renversé sur la tête, en chantant créole, savoir : “Ouaïe, ouaïe, Mayangangué (bis), zamis moir mourir, moi aller mourir, ouaïe, ouaïe, Mayangangué”. Le terme de ouaïe est un mot mystérieux don’t il n’y a que les plus sorciers qui connaissent la vertu ; nous n’avons encore pu en connaître le sense littéral, ni le sense figure. Mais tous les Nègres sans exception sont convaincus, comme de leur existence, que le Macandal leur fait remuer la tête malgré eux,** et il n’y a rien de si certain parmi eux que ce prestige, soit qu’il soit un effet 

who is the object, and they bind and they strengthen the evil, the  blacks say, in the hitches and the knots of the Macandal. One of them, named L’Éveille, said that to bring about an evil operation, that one must wait until midnight and get completely nude ; this, the others confirmed. When all of this is done, they put the Macandal loaded with curses under a big rock, and it is without a doubt that this one will bring misfortune to he to whom we want misfortune to fall. However, they don’t believe that this one can bring death, or has the power to make him become bedridden, but it makes him hateful, make him waste away,* and cause him all kinds of harm. To bring damage to the body, one must, to follow their expression, approach him, that is to say make him take the magic or poison, which are synonymous terms among those we interrogated. All the times that they ask a blessing from the Macandal, be it for their own health, or bad for others, one must nourish it as we explained previously, to rub it with tallow or animal fat, and the rest of it ; but to conserve its benevolence and to make it always ready to work, one must give it something to eat; that is to say, when the black eats his mean, he puts a little aside for his Macandal, who blesses him. One also makes use of the Macandal in consulting it, or even as a simple game, in making it move and dance in the inverted hat on the head, while singing in creole, “Ouaïe, Ouaïe, Mayangangue [bis] zamis moir mourir, moi aller mourir, ouaie, ouaie, Managange.” ** The word Ouaïe is a mysterious word, so only the highest sorcerers know its power; we still haven’t been able to determine its literal or figurative meaning. But all the blacks without exception are convinced, as much as they are of their existence, that the Macandal makes them shake their heads in spite of themselves*** and there is nothing so certain among them but of this power [distinction,] whether just an effect 

*As M. Allewaert notes in her translation, Pluchon translates this phrase le fait tailler to mean “fouetter,” to be whipped; in other words, this poison will make him whip people or cause the poisoned person to give whippings (?), or be cut (?), perhaps (?). My question marks are with hers as well. Le fait tailler in context of the sentence is that there will be chronic symptoms from the poison that are physical symptoms to the person taking it, to him or “le” (not lui), not symptoms that cause him to do things to others; the context is that Courtin is listing symptoms, or, the effects of the makandal, in a series of symptoms:  “Cependant, ils ne croient pas que cela lui donne la mort, ou puisse lui faire garder le lit, mais cela le fait hair, le fait tailler,* et lui procure toutes sortes de dommages.” Le fait tailler is to cut, but also to prune, as in a plant. Tailler may suggest a cutting down in size, meaning the poisoned person will literally be cut down, lose weight or strength, waste away. In short, Courtin could be saying the makandal / poison makes him hateful rather than hate someone and waste away rather than “cut” someone; It makes him hateful and waste away.. 

**The “song of the Makandal” in oral traditions is a mourning cry of gravediggers, saying, “Ouaie, ouaie (from "ouè hê!" mourning cry of the Ghedèvi gravediggers) Mayangangué (bis), my friend is dead, I'm going to die, ouaie, ouaie, Mayangangué. BWA KAY “IL-MENT.” “BWA KAY ‘IL-MENT’: The Origin of Macandal.” Accessed November 26, 2020. https://bwakayiman.blogspot.com/2018/11/the-origin-of-macandal.html.

*** Courtin means (as the next passage further explores) that the Macandal will wiggle and tip a hat on someone’s head. A previous passage says that, when put into a hat turned upside down on the head, it will dance.  This is similar, but perhaps not explained exactly the same way. It could also mean that the Macandal literally has the power to take control of the head of the person wearing it in their hat, as it is not uncommon for the spirits of lwas to take possession of a host, animal, human, or otherwise. However, his phrasing is more of a common expression, and perhaps a play on this expression, that it made them shake their heads in spite of themselves –the distinctive power of this particular Macandal is that it baffled and astonished them.    

 

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de leur imagination, ou autrement. Michel, un des condamnés, apprenti-sorcier, nous a déclaré qu’il ne faisait pas bien remuer le Macandal sur sa tête, lorsque c’était lui qui parlait ; mais que, lorsque c’était Jolicœur, il lui remuait la tête et dansait. Le Macandal tombe enfin avec le chapeau, et la manière don’t il tombe, decide si ce qu’on lui demande réussira ou non. Brigitte, qui a paru parler sans detour les derniers jours de sa vie, a dit que le Macandal, consulté par son serviteur, lui parlait d’une façon claire et nete dans les oreilles, suivant son expression, qu’il disait où était un Nègre marron, quelle était le voleur d’une chose dont on était en peine, l’empoissoneur et le reste. 

of their imagination or something else. Michel, one of the condemned, an apprentice sorcerer, told us that he doesn’t make the Macandal move well on his head, so it was him who spoke; when Jolicoeur made it, it moved his head when it danced. The Macandal finally falls with the hat, and the manner in which it falls, determines if what we ask of it will work or not. Brigitte, who seemed to speak consistently in the last days of her life, said that the Macandal, consulted by he who serve it, speaks to him in an obvious, clear tone, after her phrasing, that it would say where the maroon was, who stole something that she really wanted, [who] the poisoner [is], and the rest. 

Les sorciers, ou prétendus tels, font la fête des Macandals ; il y a la petite et la grande. La case, où elle se fait, s’appelle la case à Diable, et la cérémonie s’appelle faire Diable, suivant les Nègres, ce qui prouve que les profanations des chose saintes dont ils se servent ne sont pas une suite de leur idiotisme, mais une veritable impiété qui va jusqu’au sacrilege. La petite fête est assez commune ; tous les initiés s’assemblent dans une case, ils mettent sur une table ou sur un coffre de l’eau bénite et un crucifix, et une nappe, et s’il vient quelqu’un, ils serrent les Macandals et récitent des prières, et ensuite ils recommençent leurs pratiques, qui consistent à mettre tous les Macandals dans un mouchoir, et (à) mettre ce paquet dans un chapeau. On les arrose d’eau bénite, et on met successivement le chapeau sur la tête de chacun des assistants. On chante créole, on fait danser les Macandals, et cela finit par faire bien du bruit et s’enivrer de tafia. La grande fête tient du lectisternium des Romains. Tous les initiés s’essemblent dans quelque case où ils se croient bien en sûreté. On met un Macandal, gros comme le bras, pour garder la porte et éloigner les profanes. Tous les Ne1gres sont nus, les Négresses ont seulement 

The sorcerers, or those who pretend to be, have Macandal parties (festivals/celebrations); there is a little one and a big one. The house where this festival occurs is called the house of the Devil, and the ceremony is called playing Devil, according to the blacks, which proves that these profanations of holy things that they employ aren’t from their stupidity, but from a real unholiness that is nearly sacreligious. The little celebration is common enough; all the initiates assemble in a house, they put holy water and a crucifix on a table or a chest, and a piece of cloth, and if someone comes, they tie up the Macandals and recite prayers, and then they recommence their practices, which consists of putting all the Macandals in a handkerchief, and putting the packet in a hat. They are sprinkled with holy water, and they put the hat on the head of each of the assistants successively. They sing creole, and make the Macandals dance, and this all ends with making a lot of noise and getting drunk on sugar brandy. The big festival is tinged with ritual banquet of the gods. All of the initiates assemble in a house where they believe themselves to be secure. One puts a Macandal, as big as an arm, to guard the door and lengthen the time of profanation. All of the blacks were naked, the black women had only

 

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un mouchoir autour du corps, comme lorsqu’elles lavent. La grande sorcière s’assied à terre, tous les Macandals qu’elle tient dans sa main, enveloppés dans un mouchoir et dans un chapeau, et bien arrosés d’eau bénite. Le grand sorcier lui dit : “Grand monde, mettez le chapeau sur votre tête”. La grande sorcière lève doucement le paquet, et met le chapeau renversé sur la tête. Là, on fait des imprecations contres les Blancs et les Nègres qui ne sont pas initiés, on fait les sauts les plus violents en dansant autour des Macandals. Le grand sorcier chante créole, et le refrain est “Ouaïe, ouaïe Mayangangué”, que tous les autres répètent. Le grand sorceir frappe les plus affidés avec une machette qu’il tient nue, à la main. Les coups sont violents, mais ils ne les blessent point, et c’est une prevue d’un parfait dévouement à ses orders, que de se laisser frapper de la machette. On tient dans cette fête bien des discours. On dit qu’il n’y a rien de grand sur la terre passé bon dieu, et après bon dieu, c’est François Macandal. On range ensuite tous les Macandals dans une gamelle bien propre, qui ne sert qu’à la. On les couvre d’une serviette blanche, on met la gamelle dans un coin de la chambre et on met dans une autre gamelle de la poule bouillie avec du ris, de la morue, du tafia, On couvre le 

a tissue [cloth? handkerchief?] around their bodies, like the ones they wash in. The great sorceress sits on the ground, she takes all the Macandals in her hand, wrapped in a cloth and in a hat. The big sorcerer tells them Grand monde,* put the hat on your head.” The big sorceress carefully lifts the packet and puts the hat backwards on her head. There, one curses the whites and the blacks who are not initiates, one jumps violently while dancing around the Macandals. The big sorcerer sings creole, and the refrain is “Ouaie, ouaie, Mayangangue”, that all the others repeat. The big sorcerer taps the most loyal ones with a machete that they hold unsheathed. The blows are violent but he doesn’t wound them, and that they let him hit them with a machete proves perfect devotion to his orders. One hears a lot of conversations at this festival. It is said that there is nothing on Earth greater than Bon dieu [Gran Bwa,] and after him, it’s François Macandal. One then arranges all the Macandals in a well cleaned pot, used only then. One covers them with a white napkin, one puts the pot in a corner of the room and one puts in another pot chicken with boiled rice, some cod, and tafia. One covers 

*[Grand monde is probably Gran Bwa moun – (Gran Bwa), who is the lwa or god of healing, plants, herbs, and of the forest. Dancers are covered with leaves. Leah Penniman’s Farming While Black: Soul Fire Farm’s Practical Guide to Liberation on the Land prints two songs sung to Gran Bwa, who is only mentioned with the greatest reverence, is associated with healing and the earth, and is connected to the Boïs Cayman ceremony that initiated the Haitian Revolution.

Leah Penniman. Farming While Black: Soul Fire Farm’s Practical Guide to Liberation on the Land. Chelsea Green Publishing, 2018.

 

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tout d’une serviette bien blanche, et on le met à coté des Macandals pour leur souper. On leur donne un temps reaisonnable pour faire leur repas, et les assistants mangent leurs restes. Chacun, pendant ce temps-là, fait des presiges où il excelle le mieux. François Macandal avait toujour une pièce de toile qu’il trempait dans une baille d’aeau. Sa toile sortait tantôt d’une couleur, tantôt de l’autre et il teignait l’eau de toutes les couleurs. On prétend qu’il commençait par tirer la couleur d’olive, comme les anciens insulaires, et il disait que c’était les premiers habitants de l’île, ensuite, il la tirait blanche, c’était ceux qui en étaient actuellement les maîtres. Et enfin, il la tirait toute noire, pour faire connaître ceux qui devaient en êtreles maîtres par la suite. Ce fait n’a pas été bien férifié au procès, mais ce scélérat n’en était pas pour cela moins dangereux. Il avait pris un tel empire sur les Nègres, qu’ils ne croyaient pas qu’il fût possible de le prendre. Et lorsqu’il fut amené, je le dis à deux des accuses, ils ne le crurent pas, et l’un d’eux me dit qu’il faudrait pour le croire qu’il le vît de ses yeux. Et quand ils lui furent confrontés, ils étaient déjà condamnés au feu, et n’attendaient plus que l’instant de leur supplice. Quoiqu’ils dissent être, en quelque sorte, absorés dans l’horreur de leur état, cependant quand ils furent amenés devant lui, leur surprise, leurs éclats de rire et leurs discours, surtout ceux de L’Éveillé, qui le connaissait mieux, firent la scène la plus singulière, et nous convainquirent jusqu’à quel point ils étaient subjugués. Le Nègre Jolicœur en fut également étonné, et n’était cependant point un idiot. Il avait appris à lire et un peu à écrire, et il ne manquait point de lumières, et il faut convener que François Macandal n’était point un Nègre ordinaire. Il avait été capitaine dans son pays. Il avait le regard 

all with a nice white napkin, and they put it to the side of the Macandals for them to eat/sup. One gives them a reasonable amount of time to take their repast/meal, and the assistants eat the rest. Each one, during this time, puts on the illusions that he does best. François Macandal always had a piece of cloth that he dipped in a basin of water. His cloth came out at times one color, at others another color, and it dyed the water with all the colors. They claim that he began by pulling the color olive like the ancient islanders, and he said that this was the first inhabitants of the isle, then he pulled out white, this was those who were currently the masters. And then, he pulled out black to introduce who would become the next masters. This fact was not well verified in the proceedings, but it doesn’t make the villain any less dangerous. He had taken such power over the blacks that they didn’t believe it would be possible to capture him. And when he was made to appear, I told this to two of the accused, they didn’t believe it, and one of them told me that one would have to see it with their own eyes to believe it.  And when they confronted him, they were already condemned to fire, and waited for nothing more than the moment of their torture. Whatever they said to be, to some degree, absorbed by the horror of their condition, when he was before them, their surprise, the sound of their laughter, and their talking, especially that of L’Éveille, who knew him better, created the most unique scene and convinced us to just what an extent they were subjugated. The black Jolicoeur was in a state of absolute shock, and he was never an idiot. He had learned to read and to write a bit and wasn’t lacking in intelligence, and we must admit that Fraçcois Macandal wasn’t an ordinary black. He was a captain in his country. He had a lively gaze,

 

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vif, assure et terrible pour des Nègres, le geste vif, décidé et impérieux, tel que les Nègres ne l’ont point, et quoiqu’il fût assez mince, il était très agile et d;une force de corps peu commune ; il s’était rendu dangereux par la composition de ses poisons. Cétait là, sans doute à quoi tenaient tous ses prestiges, pour s’assurer un secret inviolable de ceux qui s’adressaient à lui. Les interrogatories de Mercure et de Brigitte nous ont dévoilé, sans equivoque, tout le mystère du culte réfléchi que les sorciers rendent au Diable. 

confident and awful to the blacks, lively gestures, decided and imperious, as the blacks don’t ordinarily, and although he was rather thin, he was very agile and had an uncommon force of body; he was rendered dangerous by the composition of his poisons. It was in them, without a doubt, that he obtained his status and was assured of the perfect secrecy of those who addressed him The interrogations of Mercury and of Brigitte revealed to us without equivocation, all of the mystery of the cult reflects that the sorcerers worship the Devil. 

Brigitte, déjà condamnée, parlait sans déguisement. Mercure ne l’était point encore, et il colorait toutes ses profanations du vernis de simplicité, qui semblait en exclure tout soupçon d’impiété réfléchie. Il avait dit que le matin, les Négres, qui avaient des Macandals, mettaient par terre un paquet plus gros que le bras, nommé Charlot, qu’ils enveloppaient dans un linge blanc, qu’ils se mettaient à genoux autour de ce paquet, et récitaient les priéres ordinaires de l’Église, qu’ils baisaient la terre, et se levaient. Brigitte, amenée pour être confrontée à Mercure, interrogee sur cette prière du matin, dit qu’elle etait vraie, mais que c’était par derision, pour se moquer des prières de l’Église, qu’on les récitait devant Charlot, qu’on baisait ensuite la terre comme pour l’adoration de la croix, qu’en se levant, on disait : il n’y a rien de grand, passé bon dieu, qui es ten haut du ciel, et Charlot, et après eux, c’est François Macandal, que les Petits Macandals s’appelaient enfants à bon dieu, pour dire qu’ils étaient les petits ou les enfants de Charlot, leur bon dieu. Mercure est convenu de tous ces faits, et, interpellé de declarer si c’était par derision qu’ils récitaient devant Charlot toutes les prières de l’Église, il est convenu du fait. Ils ont ensuite déclaré l’un et l’autre, qu’on liait quelques fois (un petit Macandal?) derrière un crucifix, et qu’il devenait par là petit à Charlot. Mercure a ajouté qu’il était valet à Charlot, et que par le crucifix, on n’entendait pas le bon dieu, qui est en haut du ciel, mais le signe de la Croix. Tel est l’hommage réfléchi qu’ils rendent à leur divinité qu’ils 

Brigitte, already condemned, spoke without disguise. Mercury wasn’t still [yet], and he colored all of his profanations in a coat of simplicity, that aimed to exclude any suspicion of impious thought. He said that in the morning, the blacks who had Macandals, put a packet bigger than an arm on the ground, named Charlot, that they wrapped it in a white cloth, that they kneeled before this packet and recited ordinary prayers of the Catholic Church, and that they kissed the earth, and got up. Brigitte, brought in to be accused by Mercury, on being interrogated on this morning prayer, said that it was true, but that it was a derision, to mock the prayers of the church, that we recited them before Charlot, that afterwards they kissed the ground as if it was the cross, that one gets up and says: there is nothing as big, greater than Bon dieu [Bondye], and Charlot, and after them it’s François Macandal, that the little Macandals are called the children of their god, in order to say that they were the little ones of Charlot, their god. Mercury confirmed all of these facts, and added that if it was by derision that they recited all these prayers of the Catholic church before Charlot, [then] he [Charlot] heard them [the prayers]. They then declared, the one and the other, that sometimes they put (a little Macandal?) behind a crucifix, and through this, became the child of Charlot. devotees of Charlot. Mercury added that he was Charlot’s servant, and that through the cross, they had not heard Bondye, who is in high heaven, but [heard ?] the sign of the cross. This was the thoughtful reflection that they rendered to their divinity that they

 

  1. 217

appellant le diable sans aucun (1 mot illisible [Pluchon’s note]). Un Nègre, nommé Jean, à Tesserieau, associé et grand ami de François Macandal, plus grand empoissoneur que lui, et qui, après s’être brouillé avec François Macandal, s’était retire avec sa famille dans le revers de la montagne du Cap où il a été pris, a déclaré dans ses interrogatories tout ce qu’on a dit de la composition et de l’usage du Macandal et de ses prétendue vertus. Il a ajouté que celui qui recevait le Macandal devenait enfant à Diable sciemment. 

called the devil without even one [missing word according to Pluchon]. A black man, named Jean, [belonging to Tesseriau or from…],* an associate and great friend of François Maccandal, a more powerful poisoner than he, and who, after getting mixed up with François Macandal, left with his family in the other side of the mountain of Cap where he was captured. He declared everything in the interrogations that one says about the composition and the use of the Macandal and of its alleged powers. He added that he who received the Macandal became becomes a deliberate child of the Devil.

*see Moreau de Saint-Méry Index of terms. This may mean short-hand that Jean belongs to Habitation Tesseriau (the Teseriau plantation). This name Tesseriau has been understood as the name of a slave before, an accomplice of Makandal, and spelled Tesserau and other ways; but Jean could be one of Macandal’s accomplices, and Tesseriau could instead correspond to the name of a plantation (or planter’s name). This question of naming is important, since it concerns what plantation boundaries Macandal and his accomplices are crossing and disturbing as a strategy of resistance, and it’s also important to clarify, since other documents about Tesseriau may tell us more about Makandal and the relationships among agronomists there. Moreau de Saint-Méry includes a glossary in Description that explains shorthand use of terminology related to plantations or local use, so I need to review what he says “à --” means, as I think that may clarify whether Tesseriau is a planter, a plantation, or an accomplice. The JCB and other archives have maps of the plantations with planter’s names on them, so I am looking for a Tesseriau and or Tesserau, Tesserault, and looking at ANOM and other places for this name. Any assistance appreciated.

Les sorciers, dans tous les temps et dans tous les pays, ont été et son ten execration à tout le monde, comme ennemis de la société. On doutera toujours s’il y a du surnaturel dans leurs operations, mais il est constant qu’on ne parvient aux mystères de leur art qu’en foulant aux pieds tout ce qui est respectable et sacré dans chaque nation : le nom de Dieu dans tout l’univers et la Croix parmi les chrétiens. Est-il sur la terre des hommes dévoués par gout aux plus grands crimes? Est-ce par politique qu’ils veulent que ceux qui s’adressent à eux, commencent par la profanation et passent au sacrilege, pour s’assurer par là que leur propre intérêt les oblige au secret? Ou, s’il est vrai qu’il y ait du surnaturel, sont-ce là les sacrifices que les malins esprits, aux quels ils se livrent, exigent d’eux? C’est ce que nous n’examinons point, mais nous voyons par la progression du crime que toutes ces profanations là semblent n’avoir pour que d’étouffer toute espéce de remords dans ceux que les sorciers, vrais ou faux, veulent éprouver, afin que, par la suite, ils puisssent compter sur leur discretion.

The sorcerers, in all times and in all lands, were and are an execration to everyone, like enemies of society. One always doubts if there is anything of the supernatural in their operations, but it is certain that one comes to the mysteries of their art in order to walks all over all that is respectable and sacred in each nation: the name of god in all of the universe and the cross among the christians. Are there men on Earth men devoted by nature/desire to the greatest crimes? Is it through the polticial that they desire that those who address them start through profanation and move on to sacrilege to assure that for their own sake will force them to keep secret? Or, if it is true that there is something supernatural in this, are these the sacrifices that the evil spirits, who they indulge, demand of them? This we didn’t examine, but we see by the progression of crime that all these profanations seem only to stifle any kind of remorse in those that  sorcerers, real or fake, want to test them, so that, subsequently, they can count on their discretion.

Le Macandal était le premier degré d’épreuve. On s’accoutumait à profaner l’encens bénis, l’eau bénite, et enfin le crucifix lui’même. François Macandal a fait dans son interrogatoire au Conseil une declaration qui mérite attention. Il voulait justifier son intention dans la composition de ces prétendus garde-corps, et il a dit que lorsqu’on voulait y mettre un crucifix, il le demandait à celui qui le voulait y mettre un crucifix, il le demandait à celui qui le voulait, et le faisait entrer dans son paquet magique. Nous en avons un cette façon, oü on voit avec horreur un cruicifix enseveli dans l’enduit et les liens de cette composition detestable, et dont on ne voit que le bout des bras et la tête, avec la tra-

The Macandal was the first level of the test. They used to desecrate holy incense, holy water, and even the crucifix itself. Fraçcois Macandal gave in his testimony to the Counseil a declaration that merits attention. He wanted to justify his intention in the composition of these alleged bodyguards; and he said that when one wants to put a crucifix [with or in?] the bodyguard, he asks it [the Macandal] to whom [the Macandal] should be given, and put it in his magic package. We have one like this, where one sees with horror a crucifix hidden in the plaster and the bonds of this detestable composition, and of which we only see the ends of the arms and the head, with the cross-

 

  1. 218

verse da la croix. Ce crucifix, qui est de plomb, ne coûte pas assez pour que François Macandal ne l’eût pas fourni lui-même : il l’aurait d’ailleurs employé dans tous les paquets s’il l’avait cxru necessaire pour leur donner plus de vertu mais il voulait qu’on la portât parce au’alors celui qui lui livrait le cruicifix, devenait à ses yeux un scélérat profès, qui n’avait plus de remords, et sur lequel il pouvait compter. Celui qui est au greffe du Cap a été trouvé dans la case d’une Négresse, avec d’autres paquets qui sont vraisembablement des poisons, Cependant, il paraît par les informations qui ont suivi, que ceux qui savent composer les Macandals, ont provision de crucifix, et qu’ils les fourneissent lorsqu’on leur en demande. Quelque simples que soient les Négres, ils ne le sont point assez pour ne pas sentir qu’ils ne peuvent pas sans crime demander à des choses qu’ils regardant comme saintes, des choses qui sont mauvaises par elle-mêmes, et nous en jugerons plus certainement par le désaveau constant au ils ont fait d’avoir reçu de ces paquets. Ils n’en sont convenus qu’à l’extrémité, et ils étaient persuadés que la seule possession d’aun de ces paquets étaient un crime capital, et dans le vrai, un Nègre porteur d’un Macandal est suspect d’être un empoissoneur. Il n’a plus qu’un pas à faire pour le devenir. Accoutumé à la profanation et à l’impiété, et à faire du mal aux autres, de sang-froit, et par des moyens occultes, si cette pratique dne réussit pas à son gré, il se livre sans peine à la resource du poison, et c’est une progression Presque necessaire. Na Négresse Marianne, qui recevait des poisons que Macandal lui envoyait par Brigitte, sa femme, communiait tous les huit jours. Macandal avait une foule de Nègres affidés qui lui donnaient retraite, et qu’il a tous declares comme empoissoneurs, dans son interrogatoire, après la question, quoi qu’il n’ait jamait rien voulu avouer pour lui-même. D’où il résulte qu’on ne saurait punir trop sévèrement toutes ces pratiques. Que le Nègre, qui porte un Macandal, est coupable par ce seul fait :

beams of the cross. This crucifix, which is in iron, doesn’t cost so much that François Macandal couldn’t get his own; he could use it in all of the packets if he believed it was necessary to empower them more, but he wanted them to wear the Macandal because this way those to whom he gave this crucifix would become in his eyes professed villains who have no remorse left and on whom he could count. The one in Cap [Français] registry was found in a Negress's hut, along with other packages which are probably poisons. However, it appeared, according to from the information we followed, that those who knew how to compose Macandals, provide the crucifix, and that they furnish them to those who request them. No matter how simple they are, they aren’t so much that they don’t sense that they cannot pray to [ask of] these  they think are holy, without crime, things that are evil in themselves, and we judge this more surely by their constant denial to have ever received these packets. They weren’t convinced up until the end, and they had been persuaded that the mere possession of one of these packets was a capital crime, and in truth, a black who wears a Macandal is suspected of being a poisoner. There is nothing else to do to become one. Used to profanation and impiety, and to doing harm to others in cold blood, and by means of the occult, if this practice does not succeed as he pleases, he indulges himself in the resource of poison, without a problem. It’s almost a necessary progression. The Negress Marianne, who received poisons that Macandal sent her through Brigitte, his wife, communicated with him every week. Macandal had a host of staunch Negroes giving him shelter, and whom he all declared to be poisoners, in his interrogation, after the question, of that which he never admitted about himself. From this it follows that one cannot punish all these practices too severely [there’s no such thing as a punishment too severe rather than should not]. That the Negro, who wears a Macandal, is guilty by this one deed:

 

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1er – parce que pour s’en server, il faut profaner les chose saintes ;

2eme – parce qu’il entretient le désordre parmi les Nègres, en leur donnant une fausse confiance que le mal qu’ils font restera impuni ;

3eme – parce qu’il porte la terreur parmi les autres Nègres, qui, à la moindre indisposition, se croient ensorcelés, ce qui tend souvent incurable un mal fort simple.* Que celui qui compose le Macandal est par ce seul fait punissable de mort de la peine du feu, comme profanateur très suspect d’empoisonnement, et corrupteur de la bonne discipline qui doit régner parmi les esclaves. 

 First – because in using it, it is necessary to profane holy things; 

Second – because it produces disorder among the blacks, and gives them a false confidence that the evil deeds they commit will go unpunished;

Third – because it brings terror among the other blacks, who, at the least indisposition, think themselves bewitched, what tends [to be] often incurable a toxic/powerful herb.* That he who composes a macandal is by this fact punishable to death by the pain of fire, as a profaner strongly suspected of poisoning and corrupter of the good discipline thatt must reign among the slaves.

[Note 47 relates that the conclusion of Courtin’s report is printed earlier in the text, and from there, the transcription picks up.]

 

  1. 175

Macandal a fait plusieurs declarations très imporrtantes, et d’où il résulte que lui et ses confidents, qui se faisaient un honneur d’être appelées ses valets, ont ruiné par le poison les quartiers du Port-Margot, du Limbé, de la Souffrière et du Borgne, que sa correspondence, qui commençai au Cap, allait y devenir des plus funestes. Le Nègre l’Éveillé est convenu d’avoir empoisonné Labadie, tapissier, son premier maître, la femme de Delbos, sellier, chez lequel il demeurait, qui est mourante depuis un an, et Lambert, chirurgien à Limonade. Il est Presque prouvé que Mongoubert, marchand au Cap, a été empoisonné par sa Négresse (cette Négresse a, depuis, été convaincue et condamnée), que la demoiselle Lespès l’a été par la siennes (une de ces Négresses a été convaincue et condamnée). Prouvé que Laborde, garçon de Vatin, perruquier, l’a été par Marianne, Jolicœur et Michel, parce qu’il ne voulait pas leur laisser faire leur sabat dans la cuisine de Vatin. Que la femme de Rodet a été empoisonnée par une Négresse avec laquelle Rodet a vécu, et qui vivait avec Jolicœur. Avoué par ce dernier qu’il avait voulu empoisonner son maître, le Sieur Millet. On découvre une suite d’horreurs, par le procès de tous les different complices. On instruit le procès des Nègres de M. Pillat, conseiller, chargés de l’avoir empoisonné. La Négresse Henriette, de la dame Faveroles, est très chargée et très suspecte d’avoir empoisonné sa maître, le Sieur Millet. On découvre une suite d’horreurs, par le procès de tous les différents complices. On instruit le proce1s des Nègres de M. Pillat, conseiller, chargés de l’avoir empoisonné. La Négresse Henriette, de la dame Faveroles, est très chargée et très suspecte d’avoir empoisoneé sa maîtresse (elle a été convaincue et condamnée). Nous n’avons encore pu avoir le fil de tous les crimes de pareille espe1ce, commnis dans la plaine du Cap, mais certainement cela veindra, et on réalisera les justes soupçons qu’on a de la mort de plusieurs Blancs et Nègres dans tous les quartiers. Le Nègre Cupidon, au Sieur Gôle, a été convaincu d’avoir empoisonné le Nègre Apollon, et il a voué qu’il avait empoisonné le Nègre Apollon, et il avoué qu’il avait empoisonné les deux demoiselles Decourt, que son maître voulait épouser, et son maître lui-même. Le maître n’en est pas mort. Les Nègres de M. Hiret, eux de M. de Marquet, et de M. de la Cassaigne sont très chagés d’avoir empoisonné leurs maîtres. La Négresse de la dame Papret, et les Nègres du Sieur Delan et de M. le Prieur, sont accusés du même crime. Son Nègre Thélémaque a été condamné pour avoir voulu l’empoisonner avec du vert-de-gris, qu’il mit dans une soupière de choux, au corps de garde du Limbé ; preque tous les convives en furent très malade. Il

Macandal has made several very important declarations, and from which[,] it follows[,] that he and his confidants, who made it an honor to be called his servants, have, with poison, ruined the districts of Port-Margot, Limbé, Souffrière and du Borgne, that his correspondence, which began there in Cap Français, where it was going to become the most fatal. The negresse, Léveillé agreed to have poisoned Labadie, upholsterer, his first master, the wife of Delbos, the sellier,* with whom he lived, who has been dying for a year, and Lambert, a surgeon in Limonade. It is almost proven that Mongoubert, merchant in Cap, was poisoned by his Negress (this Negress has since been convicted and condemned), that the young lady Lespès was poisoned by her (one of these Negresses was convicted and condemned). Proved that Laborde, Vatin's boy, wigmaker, was done by Marianne, Jolicœur and Michel, because he didn't want them to spend their Sundays in Vatin's kitchen. That Rodet's wife was poisoned by a Negress with whom Rodet lived, and who lived with Jolicœur. The latter confessed that he had wanted to poison his master, Sieur Millet. We discover a series of horrors, through the trial of all the different accomplices. We are investigating the trial of the Negroes of Mr. Pillat, counselor, who are charged with having poisoned him. La Négresse Henriette, belonging to Dame Faveroles, has been charged, and highly suspected of having poisoned her master, Sieur Millet (she has been convinced and condemned). We are discovering a series of horrors, through the trial of all the various accomplices. The trial of the Negroes of Mr. Pillat, counselor, charged with poisoning him is being investigated. We have not yet been able to have the thread of all the crimes of this kind, committed in the Cape Plain, but it will certainly happen, and we will realize the just suspicions that we have of the death of several Whites and Negroes in all districts The Negro Cupid, belonging to Sieur Gôle, was convicted of having poisoned the Negro Apollo, and he vowed that he had poisoned the Negro Apollo, and he confessed that he had poisoned the two young Decourt ladies whom his master wanted to marry, and his own master. The master is not dead. The Negroes of M. Hiret, those of M. de Marquet, and of M. de la Cassaigne are accused of having poisoned their masters. The Negress of Lady Papret, and the Negroes of Sieur Delan and Monsieur le Prior, are accused of the same crime. His Negro Thélémaque was condemned for wanting to poison him with verdigris, which he put in a soup tureen of cabbage, at the Limbé guardhouse; almost all the guests were very ill. There

*saddler, [makes and sells saddles and other equipment for horses]

 

  1. 176

y a une grande quantité de Nègres, chargés d’avoir ccomposé et distriué du poison, et d’avoir fait mourir leurs camarades et les bestieaux. Quelques-uns ont été condamnés.

are a great number of Negroes, charged with having composed and distributed poison, and having killed their comrades and the beasts. A few have been convicted.

 

End Translation - Simpkins

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